Écrits au tournant du XIXe siècle, les cinq Concertos pour piano de Beethoven donnent du sens au mot « passage ».
Entre 1795 et 1811 un monde se couche… et du lit familier du classicisme s’élève le romantisme. Beethoven est un passeur ! Alors que l’homme se noie peu à peu dans une surdité fatale, son génie émerge du silence pour suivre un destin lumineux, décrasser les vieilles perruques, désarticuler les formes, donner de la profondeur aux perspectives antiques, tailler de robustes arêtes dans les blocs dynamiques…
Ce moment crucial de l’histoire musicale, l’Orchestre des Pays de Savoie s’emploie à l’ériger. Pour ajouter une pierre au cycle des concertos, Nicolas Chalvin invite l’un des pianistes français les plus fins de sa génération : Cédric Tiberghien qui, depuis son succès au Concours Long en 1998, a tracé son chemin. Sa virtuosité fuyant l’épate et sa palette coloriste siéent au 1er Concerto en ut majeur, 15e opus du jeune Ludwig désirant s’imposer comme pianiste et donner des lettres de noblesse au clavier, futur Roi du XIXe siècle.
Au commencement était Haydn! Du coup, on goûte, en miroir, sa 104e Symphonie ultime londonienne. Chez son contemporain Mozart, on rit, en ouverture des Noces, du tour que Figaro joue au Comte et son Régime moribond. Troisième Viennois, Beethoven met tout le monde au diapason et ramène le binaire à l’unité. Quant au Shaker Loops de John Adams… y discernerait-on une certaine idée du classicisme au temps échevelé des seventies ?
PROGRAMME
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Ouverture des Noces de Figaro K492, 4’
Ludwig Van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et orchestre n°1 opus n°15 en do majeur, 30’
John Adams (1947)
Shaker Loops, 26’
Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie n°104 en ré majeur « Londres », 29’
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ACTION CULTURELLE EN LIEN AVEC LE SPECTACLE
Avant-propos au concert
Avec le chef d'orchestre Nicolas Chalvin
Vendredi 28 janvier à 19h40
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