Face au maître de la comédie qu’était Carlo Goldoni, c’eût été une faute de goût de lui rendre hommage à travers une pièce dépourvue de cet esprit vif, enjoué, de cet humour sarcastique qui ont fait de l’auteur de La Locandiera un des prodiges du théâtre italien. Oui, mais comment écrire un hommage qui ne soit pas un exercice d’imitation ou une laborieuse plongée dans un passé révolu ? La pièce, commandée à Eugène Durif par la Fondazione Teatro Piemonte Europa pour les 300 ans de la naissance de Goldoni, y répond de la manière la plus jubilatoire : mettre en scène les affres d’un auteur dramatique face à la panne d’inspiration. Le trait est burlesque, délibérément féroce, d’un humour au vitriol.
Depuis ses origines, le théâtre s’est beaucoup amusé à faire de « l’auteur dramatique » un personnage prétentieux, ridicule et harcelé de toutes parts. Et le jeu du « théâtre dans le théâtre » atteint toujours des sommets d’hilarité quand les répétitions, comme dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, semblent entraîner le spectacle vers un naufrage assuré.
Les protagonistes de Dette d’amour aimeraient bien adapter la dernière pièce de Goldoni, Le Bourru
bienfaisant pour en faire un spectacle contemporain, mais entre les égos des artistes et l’impuissance créatrice, tout concourt à rendre cette aventure impossible. Beppe Navello a réuni pour l’occasion une troupe remarquable d’acteurs français et italiens, qui – hommage à Goldoni qui écrivit en français à la fin de sa vie – joueront la pièce dans notre langue.
SAM 9 OCT - L’ARGENTIERE
LUN 11 OCT - GUILLESTRE
MER 13 OCT - EMBRUN
VEN 15 OCT - TALLARD
DIM 17 OCT - CHABOTTES
MAR 19 OCT - VEYNES
JEU 21 OCT - SERRES