François Gremaud en est visiblement convaincu : le format minimaliste de la conférence est le cadre idéal pour faire rayonner un texte et laisser libre cours au génie d’un comédien. Après Conférences de choses, et alors que se joue aussi à La passerelle son Phèdre !, voici Auréliens. Sous ce drôle de prénom au pluriel se cache un sujet très sérieux ; une conférence qu’a donnée l’astrophysicien et docteur en philosophie Aurélien Barrau sur ce qu’il appelle « Le plus grand défi de l’humanité ». Un cri d’alerte face à la catastrophe écologique et sociale qui fonce sur nous comme un train à grande vitesse, pendant que nous restons les bras ballants. Une tribune articulée, très étayée, mais aussi pleine d’humour désabusé, presque dramatiquement hilarante.
Saisi par l’envie de faire résonner cette parole écologique à son échelle, celle du spectacle vivant, François Gremaud a eu l’idée de la déplacer sur un plateau de théâtre et de la confier à un comédien qu’il admire, Aurélien Patouillard. « À la différence du conférencier s’exprimant dans un cadre académique, le comédien jouit d’une liberté totale de mouvement. S’adressant à nos cœurs plus encore qu’à nos raisons, il permet peut-être – c’est le pari – d’entendre autrement (sensiblement) un discours que les scientifiques du monde entier répètent inlassablement depuis plus de 30 ans sans que nous ne soyons capables de les entendre », résume le metteur en scène. Pari gagné !