Le trio Bab Assalam (« la porte de la paix ») est né en Syrie en 2005 de la rencontre entre le clarinettiste français Raphaël Vuillard, alors en tournée dans le pays, et les frères Aljaramani (Khaled, oudiste et Mohanad, percussionniste). Venu du baroque pour le premier, de la musique classique orientale pour les deux autres, ils se retrouvent dans une même approche généreuse et ouverte de leur art, hors des chapelles. Dix ans après avoir joué dans la citadelle d’Alep aux côtés d’une dizaine de derviches tourneurs, et alors que la guerre a contraint les frères Aljaramani à l’exil, les voilà qui réinventent, en compagnie du circassien Sylvain Julien, la tradition soufie. Manière comme une autre de faire revivre, sous le signe de la beauté, un monde qui tournerait rond…
Les derviches, ce sont ces musulmans mystiques qui, par la danse, pratiquée en tournant sur eux-mêmes, cherchent à se rapprocher de Dieu. Dans Derviche, concert « tourné », selon l’expression de Bab Assalam, un dialogue s’élabore entre les musiques réarrangées du trio et les tours hypnotiques des cerceaux de Sylvain Julien. La poésie s’invite dans le voyage, et celui-ci ne sera pas sans détours. Car si la première partie du spectacle s’inscrit dans le respect de la tradition acoustique, distillant douceur et sérénité, la deuxième prend un virage contemporain, avec oud et clarinette électriques, pour nous entraîner dans un trip presque psychédélique. Entrez dans la transe !
Un spectacle programmé dans le cadre de l’Entre-Deux Biennales 2022