Les blessures de l’histoire et la décolonisation des imaginaires sont au cœur du travail de la Compagnie Nova. Après un spectacle autour des poétiques de la négritude et de la créolité avec Césaire, Senghor et Glissant, Margaux Eskenazi et Alice Carré se penchent cette fois sur les traces de la guerre d’Algérie. Et le cœur fume encore (d’après un poème de Kateb Yacine) est une fresque kaléidoscopique, le récit à plusieurs voix d’une histoire tumultueuse entre l’Algérie et la France, de 1954 à nos jours. Mais comment entrelacer les destins des Algériens et des Français, des combattants de l’OAS ou du FLN, des pieds-noirs, des jeunes appelés du contingent et des harkis sans clichés ni raccourcis ?
Pour écrire, acteurs et metteuse en scène ont recueilli les récits de leurs proches et se sont nourris de lectures. Cette matière première, faite de mémoires cicatricielles parfois antagonistes et de littérature, leur a permis de dessiner sept personnages éclairant l’histoire d’autant de facettes différentes. Sur un plateau découpé par des voilages formant plusieurs espaces de jeu, se donne ainsi à voir une suite de « tableaux », de bribes de souvenirs, esquissant un portrait de groupe éclaté, qui va et vient du passé au présent. Le projet était ambitieux, le pari est relevé avec panache. En éclairant un morceau d’histoire encore brûlante, la jeune et investie compagnie Nova éveille nos consciences et nous offre un superbe moment de théâtre.
Cie Nova
Conception et écriture Alice Carré, Margaux Eskenazi
Mise en scène Margaux Eskenazi
Raconter la guerre d’Algérie sur une scène de théâtre ? Chiche ! Et le cœur fume encore nous propose une traversée à la fois documentaire et poétique des mémoires de cette guerre si longtemps refoulée. Une fresque poignante aux résonnances contemporaines.
La presse en parle
« En un peu moins de deux heures, cette jeune femme (Margaux Eskenazi) très douée déploie sur une scène découpée par des voilages formant de multiples espaces de jeu, un portrait de groupe éclaté, (…) Lire la suite« En un peu moins de deux heures, cette jeune femme (Margaux Eskenazi) très douée déploie sur une scène découpée par des voilages formant de multiples espaces de jeu, un portrait de groupe éclaté, qui file, en boomerang, du passé au présent. Histoire d’hommes et de femmes marqués à vie par le conflit (et leur descendance également), cette représentation, superbement jouée, est exaltante. On la quitte avec un sentiment de gratitude. Parce qu’on a mieux compris cette tragédie et les dégâts qu’aujourd’hui encore elle engendre. Parce que le théâtre sort grandi d’avoir ainsi éveillé nos consciences. Fabuleux. »
Télérama TTT
« Suivant le fil de leur précédent spectacle sur la décolonisation, Alice Carré et Margaux Eskenazi se sont plongées avec passion et rigueur, et belle énergie dans cette histoire à vir. Rien de plus risqué… Elles réussissent haut la main, mêlant mémoires intimes et personnages connus, épisodes historiques et scènes d’aujourd’hui car l’impact de cette guerre se lit encore dans la deuxième et troisième générations et dans la France actuelle. »
Le Canard Enchaîné
« Si l’humour offre un contrepoint aux horreurs inscrites dans les chairs et les mémoires, on ne verse jamais dans la facilité. Le propos est complexe, nuancé autant qu’engagé. [...] des lambeaux de mémoire pour un spectacle mémorable. »
Les Trois coups
Collaboration artistique Alice Carré
Avec des extraits de Kateb Yacine, Assia Djebar, Jérôme Lindon et de Le Cadavre encerclé de Kateb Yacine et la préface d’Edouard Glissant, publiés par les Éditions du Seuil
Avec Armelle Abibou, Loup Balthazar, Salif Cissé, Malek Lamraoui, Yannick Morzelle en alternance avec Raphael Naasz et Eva Rami
Espace Julie Boillot-Savarin
Lumières Mariam Rency
Création sonore Jonathan Martin
Costumes Sarah Lazaro
Vidéo Mariam Rency et Jonathan Martin
Régie générale et lumières Marine Flores
Avec les voix de Paul Max Morin, Nour-Eddine Maâmar et Eric Herson-Macarel
Production La Compagnie Nova et FAB - Fabriqué à Belleville
Avec le soutien du Conseil Régional d’Ile-de-France, de la Ville des Lilas, du Conseil Départemental du 93, de Lilas-en-Scène, de la Ferme Godier (dans le cadre de la résidence action et territoire de la DRAC Ile-de-France), du Studio Théâtre de Stains, du Collectif 12, du Centre Culturel de la Norville, d’Arcadi, de la Région Ile-de-France et de la Grange Dîmière à Fresnes, de la fondation E.C Art Pomaret, de la SPEDIDAM
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
PRESENTATION DU SPECTACLE