Imaginez un peu : une orang-outang à la fourrure bleu électrique, qui parle plein de langues (le singe, l’éléphant et même l’humain dans le texte) et qui, pour n’appartenir à aucune tribu, est capable de les côtoyer toutes. « Depuis longtemps j’ai très envie d’attaquer directement un sujet qui m’est cher, celui de l’intolérance des humains à la différence », explique Jean-Michel Rabeux, auteur et metteur en scène de cette drôle de fable. Pour tordre le cou aux préjugés, il a inventé non pas un vilain petit canard mais Ponga, une belle orang-outang (oui, UNE, car la pièce parle aussi de genre) rejetée par sa mère parce que sa couleur ne lui revient pas. Recueillie par une éléphante, elle vivra toute une série d’aventures, tantôt heureuses, tantôt douloureuses, jusqu’à croiser le chemin des hommes, avant de tracer sa propre route.
Sacré challenge pour une comédienne que d’incarner cette phénoménale animale et de faire naître tout un monde avec pour seuls accessoires… un carton et un micro. Et pourtant. L’énergie et le magnétisme de Pauline Jambet, tour à tour performeuse, slameuse, conteuse, clown, danseuse, chanteuse, font qu’elle arrache le morceau. Un tonitruant plaidoyer pour le droit d’être soi, un seul-en-scène sauvage et drôle à savourer de 7 à 107 ans.