septembre2024 d 1 l 2 m 3 m 4 j 5 v 6 s 7 d 8 l 9 m 10 m 11 j 12 v 13 s 14 d 15 l 16 m 17 m 18 j 19 v 20 s 21 d 22 l 23 m 24 m 25 j 26 20h30 Discobole Orchestra invite Christine Salem v 27 s 28 d 29 l 30 Mois suivant
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Archives saison 20-21

Exposition photographique Prix Levallois 2020

Lionel Jusseret (Prix Levallois)
Stanislava Novgorodtseva (Mention spéciale)
Isik Kaya (Prix du public)

Commissaire Galerie Le Réverbère, Lyon

La galerie accueille pour la première fois cette année les trois lauréats du prix Levallois 2020. Créé en 2008, ce Prix soutient et accompagne des photographes de moins de 35 ans de toutes nationalités.

Kinderszenen de Lionel Jusseret

Lionel Jusseret photographie pendant près de huit ans des enfants atteints de formes graves d’autisme. Afin de ne pas les réduire à leurs troubles psychiques, il les photographie loin des murs des institutions dans la parenthèse de vacances à la campagne. La série Kinderszenen est un voyage onirique, tantôt naïf, tantôt angoissant, souvent mystérieux, qui vous laisse découvrir seul à seul l’énigme de ces « gamins-là ». Le conte et le mystère contre l’enfermement et l’oubli.

Kinderszenen laisse entrapercevoir l’intimité d’enfants autistes, leur manière d’appréhender l’espace et le monde. En 2012, Lionel Jusseret a commencé à photographier des enfants autistes après deux ans passés comme éducateur à l’association J’interviendrais qui offre aux enfants autistes profonds la possibilité de vivre des vacances en collectivité dans différentes maisons de campagne.Il a fallu sept ans à Lionel Jusseret pour rassembler ces portraits, car l’épuisement physique et psychologique que générait un tel accompagnement ne lui permettait pas de travailler plus de deux semaines consécutives. « Les rencontres avec les enfants, non-verbales pour la plupart, c’était d’une puissance innommable. J’ai eu le sentiment d’entreprendre un réel voyage en territoire étranger. J’aimais bien dire que j’allais en Autistan, en référence à Josef Schovanec ou tout du moins, en bordure d’Autistan. »

The Island of Crimea de Stanislava Novgorodtseva

Stanislava Novgorodtseva parcourt ce qui a construit ses perceptions : la Crimée et son histoire complexe deviennent le décor d’une fiction intime. Elle découpe et accumule des scènes de vie où la solitude et une désuétude mélancolique se côtoient.

« Enfant, la Crimée m’a toujours paru être un lieu sacré et apolitique : une île marquée d’une mythologie particulière et de traces d’anciennes civilisations. C’est ici que j’ai vu la mer pour la première fois. Cette péninsule a forgé sa propre identité marquée par le brassage des populations. En 1783, Elle est devenue partie intégrante de l’Empire Russe et connue de tous comme résidence du tsar. Après la création de l’URSS, la Crimée n’est plus un lieu de villégiature pour l’élite, mais une station balnéaire populaire. À la chute de l’Union soviétique, cette péninsule est rattachée à l’Ukraine, puis en mars 2014 elle devient sujet de la Fédération de Russie. Depuis ces six dernières années, la Crimée est le centre de conflits politiques. Les sanctions et restrictions individuelles infligées à ses habitants ont accru le sentiment d’isolement. L’univers de mon enfance et la mythologie locale s’entremêlent aujourd’hui avec la réalité politique. »
Stanislava Novgorodtseva

Second Nature d’Isik Kaya


Isik Kaya emploie la photographie pour engranger et réaliser une typologie des antennes relais transformées en artéfact d’arbre. Ici l’énonciation et la dénonciation se côtoient dans une proposition où les photographies servent un propos sociologique.

La première transformation d’une antenne-relais en un sapin factice a été réalisée en 1992 par Larson Camouflage : une entreprise qui travaillait pour Disney. Disney, et le terme « Disneyfication » sont utilisés pour décrire la transformation de l’environnement en un grand spectacle pour le client. Jean Baudrillard a écrit dans son essai Simulation : « Disneyland est présenté comme étant imaginaire, pour nous faire croire que le reste est réel, alors qu’en fait tout Los Angeles et l’Amérique qui l’entoure ne sont plus réels mais de l’ordre de l’hyperréel et de la simulation ». L’observation de Baudrillard au sujet de la Californie nous oriente dans la direction de cette transformation et de ses effets sur notre perception. Les images de la série Second Nature nous montrent des antennes-relais déguisées en arbres pour se fondre dans les paysages de la Californie du Sud. Ces artefacts de l’ère numérique peuvent être décrits comme étant une « préférence de la société pour une harmonie “inauthentique” plutôt qu’une réalité “déplaisante” » (Amy Clarke)

Exposition

Du 15 janvier
au 3 avril 2020


Vernissage

Jeu. 14 janv. à 19h


Rencontre

Jeu. 14 janv. à 18h

Interview de J. Damez et C. Derioz
Intimités artistiques #11 - Prix Levallois 2020