Du folklore médiéval aux films de Miyazaki en passant par le jeu vidéo « Yo-Kai Watch », la culture nippone est remplie de yôkai, ces esprits malicieux aux multiples formes, qui peuvent habiter toute chose, animée ou non. Inspirés par ces esprits, deux jongleurs de talent – le Français Guillaume Martinet, de la Compagnie DeFracto (dont La Passerelle a déjà accueilli Dystonie) et le Japonais Hisashi Watanabe - ont décidé de partir ensemble à la recherche du « yôkaï » de leur jonglage. Son âme en quelque sorte….
Imaginez un espace quadrifrontal, sorte de ring intime à peine délimité par des câbles. Le public est assis au plus près des jongleurs. Seul élément de décor, quelques lanternes ou petites sources de lumières qui constellent l’espace comme un ciel étoilé à portée de main. Dans un coin, une femme en rouge qui tricote de petites bourses en crochet. Accroupis les bras ballants, dans une posture simiesque, nos deux jongleurs en slip kangourou blanc semblent deux bébés en couche-culottes… à moins qu’il ne s’agisse d’hommes de « néanderballe » ? Les voilà en tous cas redevenus vierges de tout, prêts à redécouvrir pas à pas, avec les objets mous crochetés par leur complice, toutes les possibilités du corps, d’éprouver sa mobilité, son élasticité, son agilité. Saisir, lancer, renvoyer… avec les orteils, la bouche, les mains… Durant une heure, sur une musique percussive jouée en live par de petits robots bricolés, ils vont revenir à l’idée la plus essentielle de ce qu’est le jeu avec l’objet. Une exploration du rapport au corps et à la jongle expérimentale, résolument ludique, acrobatique, féérique !
Un spectacle programmé dans le cadre de l’Entre-Deux Biennales 2022