« J’ai rejoint pour ce projet sur plusieurs saisons, une troupe de cirque itinérante parcourant les chemins de Hongrie en roulotte à cheval. J’ai suivi les convois à pied aux côtés de ces voyageur.se.s, en interrogeant ma pratique de la photographie comme témoignage de l’ordinaire. Quand hommes et femmes choisissent de vivre un quotidien qui les rend tributaires de la nature, où qu’ils/elles soient sur la terre, leurs préoccupations fondamentales sont les mêmes : s’adapter à leur environnement, préparer la nourriture sur le feu, chercher de l’eau, ramasser le bois, traire, cueillir, etc.
C’est là que mon regard se pose, lorsque du réel émergent des images surnaturelles teintées de mythe et d’étrange, où le quotidien tire ses traits du fantastique.
Avec la photographie argentique en noir et blanc, je tente d’entrer dans un univers qui n’est ni un lieu, ni un temps défini. Il s’agit de rendre au réel son caractère intemporel : être reporter sans faire référence à un évènement contextuel. Montrer simplement ces gens traversés par les paysages. »
Chloé Gadbois-Lamer
« La longue caravane arrive au bord de la source
20km, 4h de route.
Ici coule une rivière.
Tout s’invente et naît de nos mains.
Une place pour chacun : là les chevaux, ici les chèvres.
Bois, nourriture, eau.
[…]
Attentive à ce qui doit être fait.
[…]
Quelques étoiles dans le ciel promettent un meilleur lendemain.
Ça fait sourire le monde, car depuis quelques temps, le monde a froid.
Alors le monde joue de la musique.
Le monde frissonne.
Il sait ce qui est beau. »
Extrait de textes du livre Avilàg