« J’ai écrit Ombres Portées comme un scénario de film », déclare Raphaëlle Boitel, dont les créations évoluent à la frontière du cirque, du théâtre, du cinéma et de la danse. Et il est vrai que ce spectacle dégage une atmosphère très cinématographique, avec sa construction séquencée, ses magnifiques clairs-obscurs et ses effets de fumée. Cette famille tapie dans l’obscurité (père et enfants) est minée de l’intérieur par un secret familial. Lequel ?
Nous ne le saurons pas. Mais ce non-dit agit sur tous comme une « ombre portée ». Il met les corps en mouvement, les fait se tordre, s’envoler, tressauter ; il les cloue sur place d’un rai de lumière ou les engloutit brutalement dans l’obscurité. À la fois danseurs, acteurs et acrobates, les interprètes sont exceptionnels. C’est qu’ils sont bien servis par les visions nettes, précises, puissamment métaphoriques de Raphaëlle Boitel : un balancement sur une corde rageuse pour dire la violence, un coup de téléphone « dans le vide » confinant au burlesque pour évoquer l’impossibilité de dire. Si le portrait de la cellule familiale est bien sombre, il n’est pas sans tragi-comique, ni sans lueurs d’espoir. Un spectacle que vous n’oublierez pas.
Mise à disposition de gilets vibrants à l’adresse de nos spectateurs déficients auditifs ou souffrant d’un trouble du spectre autistique, pour la représentation du jeu 23 jan.
Spectacle programmé dans le cadre de la BIAC 2025