C’est ce que Pauline, aide-soignante comprend à travers les récits des résidents qu’elle croise en maison de retraite. Elle sent la légèreté ou l’âpreté des cœurs qui ont tous été plus ou moins malmenés par des évènements, des silences ou des phrases chocs.
Un jour, elle se met en disponibilité et transforme tous ces petits morceaux de vie ne pouvant plus servir à rien en un grand patchwork.
Un jour, elle décide de se faire nomade et de colporter cet ouvrage aux oreilles et aux cœurs du plus grand nombre.
Pour bâtir ce nouveau projet, la compagnie Chabraque a invité différents publics à participer aux différentes étapes de sa fabrication. Sur le territoire des Hautes-Alpes, elle est allée à la rencontre de résidents de d’Ehpad, d’un foyer d’accueil médicalisé, d’enfants de classes de maternelle, d’habitants d’une résidence autonomie, de membres d’un club de lecture et du public d’une médiathèque.
50 heures d’interviews ont été collectées (matière première de quatre récits de fiction), des jeux d’écriture lors de précieuses rencontres intergénérationnelles ont été menés et ont ainsi permis de déplacer les frontières du récit intime, créant ainsi des portraits collectifs, éphémères et fictifs.
Dans cette aventure théâtrale, ce sont les circuits, l’origine et les sinuosités des secrets ainsi que les conséquences qu’ils engendrent, tant au niveau de la parole que de sa transmission à travers les générations.
Tous ceux qui ont accepté l’aventure sont aujourd’hui dans les plis de cette forme théâtrale polymorphe qu’est In Petto. Au secret des cœurs dans laquelle les récits et les visages en cachent toujours d’autres.
« Il y a ce que nous disons. Il y a ce sur quoi nous n’insistons pas. Et il y a, in petto, ce que nous cachons à autrui et parfois à nous-même dans les plis de nos cœurs et de nos âmes, de nos corps, de nos tissus et de nos mémoires. »